3.4.08

Droite ou gauche, peste ou choléra, surtout ne choisissez pas !


La politique fonctionne sur un ensemble de non-dits. J'ai essayé ici de réunir les non-dits de gauche et de droite. Comparez et faites-vous une opinion.

gauche

droite

L'Etat a toujours raison, sauf quand il n'est pas aux mains de la gauche.

L'Etat a toujours raison, sauf quand il n'est pas aux mains de la droite.

L'Etat sait tout et peut tout, il est infiniment riche et puissant : il suffit ensuite de mener la "bonne" politique avec les "bons" politiciens.

S'il y a des pauvres, c'est toujours la faute de la société, qui est tenue de réparer cette "injustice".

S'il y a des riches, ils peuvent participer au pouvoir, à condition de reconnaître sa légitimité et de s’y soumettre.

Le vol est normal, dès lors qu'il est mené par l'Etat : il est "normal" de voler celui qui a plus pour donner à celui qui a moins, le simple fait que quelqu'un ait moins justifie le vol, car "avoir moins" est injuste. Voler un riche est donc "normal".

Le vol est normal, dès lors qu'il est mené par l'Etat : il est "normal" de voler tout le monde, car c’est la fonction du pouvoir. Seuls ceux qui crient le plus fort ont une chance d’être épargnés. Voler un politiquement faible est donc "normal".

Les bonnes intentions justifient tout, et la fin justifie les moyens (quels qu'ils soient) : voilà pourquoi le communisme est excusable, mais pas le nazisme. Voilà pourquoi tout ce qui n'est pas "de gauche" est méprisable.

Les bonnes intentions justifient tout, et la fin justifie les moyens (quels qu'ils soient) : voilà pourquoi la dictature est excusable, mais pas le libéralisme. Voilà pourquoi on peut s’arranger entre politiciens, même avec ceux qui ne sont pas "de droite".

Le politicien doit toujours accuser ses adversaires d’être des libéraux, cela suffit à jeter le doute sur leurs intentions. La peur et la diabolisation sont les meilleurs arguments possibles.

Le politicien doit toujours s’exonérer de l’accusation de libéralisme, quitte à pratiquer une politique plus à gauche que celle de la gauche. Il faut abuser de l’épithète "social" dans les discours.

On a raison de se révolter : pourquoi compter sur son seul mérite pour améliorer son sort quand on peut utiliser à peu de frais la violence légale ou extralégale ?

On n’a pas raison de se révolter : pourquoi contester l’ordre établi plutôt que s’immiscer dans le bon groupe de pression qui saura exploiter à son profit la violence légale ?

La réalité n'est pas une contrainte, il suffit qu'elle se plie à la politique. Ainsi l'homme ne vit pas dans un monde de rareté, mais d'abondance ; la gratuité est possible, il suffit de la décréter. Et si ce n'est pas possible, il suffit de mieux redistribuer et tout ira bien dans la société.

La réalité n'est pas une contrainte, il suffit qu'elle se plie à la politique. Ainsi on peut parler du prestige de la nation même si le citoyen crève de faim, des droits de l’homme même si on est une république bananière qui les bafoue. Il suffit de décréter avec volontarisme que tout va bien pour que tout aille bien.

L'individu n'est rien, la société est tout.

Pour disposer à notre guise du droit individuel, il suffit d'invoquer l'intérêt général.

5 commentaires:

ADALBERT a dit...

Je signale à la vigilance de Laure l'excellent article d'Henri Lepage : http://hlepage.wordpress.com/2008/03/30/%c2%b0-faut-il-obliger-les-gens-a-sassurer/#more-40

Julien a dit...

Bonjour Laure,

Merci encore pour ce très bon article.
Je crois aussi que les états sont les groupes les plus néfastes qui soient.

Au delà des mots, après avoir réfléchi (assez solitairement) à mettre en acte cette philosophie, j'en suis arrivé à l'idée de sécession individuelle, décrite ici.

Il est illusoire d'espérer qu'une majorité de personnes souhaitent s'affranchir de l'esclavage étatique. La sécession individuelle est donc une forme de coexistence minimisant les dépendances aux espaces partagés.

Qu'en penses tu?
Serais tu prête à tenter de fédérer un mouvement d'individus sécessionnistes?

Laure Allibert a dit...

A Julien : la grève fiscale, c'est trop risqué quand on est tout seul (ou trop peu). En revanche, ce qui est possible c'est le travail au noir (Internet peut aider).

Au fait, pour donner plus de visibilité à ton blog, je te reocmmande d'utiliser Cozop.

Intéressant, l'article de Lepage Faut-il obliger les gens à s’assurer ?.

Unknown a dit...

Superbe synthèse ! J'adore en particulier ceci:

"On n’a pas raison de se révolter : pourquoi contester l’ordre établi plutôt que s’immiscer dans le bon groupe de pression qui saura exploiter à son profit la violence légale ?"

Vous êtes tombée particulièrement juste.

BLOmiG a dit...

Merci pour ce petit tableau fort récréatif ...

L'article de Lepage, que j'avais vu passer dans mon aggrégateur est effectivement intéressant.

Le malheur, avec toutes ces vérités libertariennes listées dans le tableau, c'est que la plupart des hommes politiques n'en sont pas conscients. Ils baignent dans un cadre de pensée totalement collectiviste, et étatiste.

y'a du boulot !